Le jugement de Pâris

Domaine : Arts décoratifs

Titre : Le jugement de Pâris

Auteur / Exécutant : Manufacture de Niderviller ; Adam-Philippe, comte de Custine (propriétaire de la manufacture) ; Charles-Gabriel Sauvage dit Lemire (sculpteur)

Date : 1780-1793

Matière et technique : porcelaine, biscuit

Dimensions : Longueur : 37 cm   Largeur : 29,5 cm   Hauteur : 45 cm   Diamètre :   

Musée : Musée du Pays de Sarrebourg (57)

Numéro d'inventaire : 2019.2.1

Acquisition réalisée avec le soutien du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées (État / Région Grand Est)

Descriptif

Ce groupe est exceptionnel et particulièrement ambitieux dans la production de Niderviller. Sa composition est organisée autour de quatre personnages que survole un amour. Pâris est assis, avec à ses pieds son chien et tend la pomme d’or à Vénus que l’amour vient couronner. Junon et Athéna entourent Vénus. Elément récurrent dans les compositions de Lemire, la souche vient ponctuer la base rocheuse de la composition tout en lui donnant un dynamisme certain par l’effet d’enroulement sur lequel prend appui le pied de Pâris.

Ce groupe est d’une qualité exceptionnelle notamment dans l’expression des visages et dans la finesse de la reparure. Il correspond au groupe n°50 dans le « Livre des formes » qui précise que le moule est composé de trente-trois pièces. C’est donc sans conteste l’un des groupes les plus complexes produits par Niderviller, pas tant par le nombre de moules mais notamment pour son coût de fabrication. D’après des documents d’archives, ce groupe était celui dont la réalisation était la plus chère notamment pour le travail des repareurs, qui consiste à la sortie de chaque élément des moules, à reprendre les volumes, effacer les coutures et retoucher les détails pour leur redonner une netteté.

Cette pièce est d’autant plus importante qu’elle porte la signature de Lemire. Charles Gabriel Sauvage, dit Lemire, est fils de fondeur actif à Nancy et Lunéville pour le roi Stanislas. Lemire travaille en 1756 comme garçon sculpteur à la manufacture de porcelaine de Niderviller, puis comme sculpteur modeleur pour Paul-Louis Cyfflé à la manufacture de Lunéville. Appelé en 1780 par Lanfrey, directeur de la manufacture de porcelaine de Niderviller, il devient responsable de l’atelier de modelage et de la création artistique. Avant 1802, il passe au service de la manufacture parisienne Dihl et Guérhard. Sa rencontre avec Denon l’engagea à réaliser des sculptures en marbre. Il sera notamment médaillé au salon du Louvre de 1808. Ses bronzes sont connus et ont connus une diffusion importante. Très peu des porcelaines de Niderviller portent sa signature. Cela semble prouver l’importance de cette pièce pour Charles Gabriel Sauvage Lemire.

Le Musée du Pays de Sarrebourg possède un tirage tardif de ce même groupe en faïence correspondant probablement à la photo de la pièce présentée à la Deutsch-nationale Kunstgewerbe-Ausstellung München 1888 (exposition universelle).

Bibliographie

Soudée Lacombe (Ch.), Faïenciers et porcelainiers de Niderviller au XVIIIe siècle, Le Pays Lorrain, 1984, p. 43.

Auteur de la notice : Caroline Roelens-Duchamp ; Annabelle Durupt