La parole.

Domaine : Beaux-Arts

Titre : La parole.

Auteur / Exécutant : BRAUNER Victor

Date : 1938

Matière et technique : Huile sur toile.

Dimensions : Longueur :    Largeur : 60 cm   Hauteur : 73 cm   Diamètre :   

Musée : Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg – MAMCS (67)

Numéro d'inventaire : 55.984.2.1

Acquisition réalisée avec le soutien du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées (État / Région Grand Est)

Descriptif

Peintre roumain né à Naemtz en 1903 et mort à Paris en 1966, Victor Brauner arriva à Paris en 1925 où il entra en contact avec André Breton et les Surréalistes. Il se trouva ainsi conforté dans l’exploration des images du subconscient qu’il menait depuis plusieurs années en Roumanie. Il se mit à peindre des scènes étranges, fantastiques, des « images obsessionnelles et de caractère agressif à la vue et en particulier aux yeux ». Médium d’une sensibilité rare, Brauner impressionna fortement les médecins comme ses amis surréalistes en peignant, en 1931, un autoportrait à l’œil énucléé, alors qu’il devait perdre précisément ce même œil, accidentellement, dans une bagarre en 1938. Victor Brauner adhéra dès 1932 au Surréalisme et devint, aux côtés de Max Ernst, Tanguy, Matta, Margritte, l’un des plus importants représentants de ce mouvement. L’exploration de l’inconscient et de l’inconnu, du monde fécond et irrationnel des rêves, les affinités avec l’art primitif et tribal débouchent chez Victor Brauner sur la création de formes hybrides mi-animales, mi-humaines, sur des scènes d’une inquiétante étrangeté, sur des figures énigmatiques au pouvoir hallucinant et quasi-magique. C’est de 1938, année du retour de Brauner à Paris (qu’il avait quitté en 1935), année aussi de la querelle tragique au cours de laquelle il devait recevoir un éclat de verre dans l’œil gauche, que date l’œuvre intitulée « La Parole ». Précédant le cycle des peintures hantées par les « Chimères », créatures composites et mystérieuses, « La Parole » évoque le climat des œuvres métaphysiques du début des années trente. Dans un monde froid, à l’air et à la lumière raréfiés, se dressent les silhouettes de personnages sans âme et sans regard, au corps et aux membres représentés par de simples éléments mécaniques ou géométriques. Leurs jambes entravées dans une gangue minérale, les deux êtres confrontés sont voués à l’immobilité, à la solitude et à l’incommunicabilité. L’achat de cette peinture et d’une autre œuvre, « Génération dévoratrice » datant de 1964, auprès de la veuve de l’artiste, Mme Jacqueline Victor-Brauner, a eu une importante répercussion sur l’histoire des collections du Musée d’Art Moderne de Strasbourg. Généreusement, Jacqueline Victor-Brauner fit don, à cette occasion, de deux autres œuvres conservées à l’atelier et datant de 1942 et 1944. Puis, à sa mort, elle fit un legs considérable de trente-trois œuvres de Victor Brauner qui sont venues enrichir de façon inestimable la section surréaliste du Musée d’Art Moderne de Strasbourg.

Bibliographie

Musée National d'Art Moderne, Réunion des Musées nationaux - n° 39, p. 95. Strasbourg : « Les musées de la ville de Strasbourg », 1992 - p. 53, Reprod. p. 53. Fonds Régional d'Acquisition des Musées 1981-1991. - FRAM Alsace, 1992 - reprod., cit. p. 300. LEHNI (Nadine). - « Les Musées de Strasbourg » in Connaissance des Arts, mai 1996, H.S. - n° 87. cit. p. 7 reprod. Yamanashi : « Prefectural Museum of Art », 1997 - p. 163, n° 79, reprod. 129.

Exposition

Victor Brauner : ses frontières noires : Paris, galerie Alexandre Iolas, 1970. Victor Brauner : Paris, Musée National d'Art Moderne, 2 juin-25 septembre 1972. Les Modernes 1870-1950 : En préfiguration du Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg : Strasbourg Ancienne Douane, 17 juillet-31 décembre 1992 Palais Rohan/Galerie Robert Heitz, 17 juillet-30 septembre 1992.