La fête des bonnes gens ou la récompense de la Sagesse et de la Vertu

Titre : La fête des bonnes gens ou la récompense de la Sagesse et de la Vertu

Auteur / Exécutant : WILLE Pierre-Alexandre

Date : 1776

Matière et technique : Huile sur toile

Dimensions : Longueur : 130   Largeur :    Hauteur : 102   Diamètre :   

Musée : Maison des Lumières Denis Diderot – Langres (52)

Numéro d'inventaire : 2019.6.1

Descriptif

Véritable portrait de la société d’Ancien Régime, cette scène représente une cérémonie de remise de prix de vertu et de bonne morale à des paysans méritants, les « bonnes gens », par le seigneur de Canon en Normandie, Jean-Baptiste Élie de Beaumont (1732-1786) et son épouse Anne-Louise. Au centre, la « bonne jeune fille » est couronnée de roses et le « bon vieillard » va être gratifié d’une couronne de feuilles de chêne et d’épis de blé. Des cadeaux vont leur être offerts : bourses contenant de l’argent, médailles, vêtements, ruban bleu porté par le comte d’Artois, en signe de protection. Cette cérémonie et la fête qui l’a suivie eurent réellement lieu, en 1775 à Canon. Elles montrent la volonté de certains aristocrates éclairés d’établir une nouvelle relation avec le Tiers état, sous les auspices du clergé. Mais cette manifestation de bienfaisance est aussi une affirmation de la place prépondérante de l’aristocratie et d’un nécessaire respect de la hiérarchie sociale.

Cette œuvre, présentée en 1777 au Salon de l’Académie royale de peinture et de sculpture, est caractéristique du goût de cette époque pour la peinture « édifiante », contenant un message moral et rompant avec la gratuité de certains sujets proposés auparavant. Pierre-Alexandre Wille fut l’élève du grand peintre Jean-Baptiste Greuze (1725-1805). Il développe comme lui des thèmes vertueux (aumône, devoir filial, place du père de famille, concorde villageoise, bonne morale…). Si Denis Diderot n’a pas vu cette peinture en particulier, il en connaissait les organisateurs et validait leur démarche. Il appréciait en outre ce type de sujets, rendant à ses yeux l’art utile à l’élévation des esprits.