Zémi (urne funéraire) taïno

Zémi (urne funéraire) taïno Grandes Antilles, Puerto Rico ou Saint-Domingue

Domaine : Ethnographie

Titre : Zémi (urne funéraire) taïno

Auteur / Exécutant : Grandes Antilles, Puerto Rico ou Saint-Domingue

Date : XIIe siècle

Matière et technique : Bois de gaïac

Dimensions : Longueur : 25.1   Largeur : 24.9   Hauteur : 46   Diamètre :   

Musée : Musée Barrois – Bar-le-Duc (55)

Numéro d'inventaire : Inv. 850.20.38

Descriptif

Inventorié en 1850 comme un « Fétiche dit égyptien, mais plutôt d’origine mexicaine, figure grotesque », cet objet en bois fut formellement identifié comme un zémi de la culture taïno dans les années 1980. Il fait aujourd’hui partie des rares vestiges conservés de cette civilisation.

Les Taïnos sont les premiers natifs des Amériques à avoir subi, en 1492, le choc de la conquête espagnole. Au moment du passage de Christophe Colomb, ils occupent les îles de Saint-Domingue, de Puerto Rico, de la Jamaïque et de la région centrale de Cuba. En l’espace d’un demi-siècle, les Taïnos disparaissent, ne laissant derrière eux que les traces artistiques d’une civilisation raffinée, dans laquelle le culte des ancêtres tient une place primordiale.

Les « idoles » en bois, en pierre ou en coton, désignées sous le nom de zémis, sont conservées dans des maisons spéciales puis, lorsque la répression des missionnaires se fait plus forte, dans des grottes. Les zémis reçoivent des offrandes, de la nourriture, et abritent les ossements des ancêtres. Chaque famille a son zémi. Celui du Musée barrois, monoxyle, montre une représentation masculine ithyphallique, symbole de fécondité. Le corps est ramassé, les bras collés aux flancs et les jambes repliées en position assise. La partie supérieure est ornée d’une frise chantournée. La finesse de la sculpture, dans un bois très dense, le guaiacum, suppose l’usage d’outils sophistiqués. Des traces de résine retrouvées dans les orbites témoignent de la présence de gemmes, coraux ou coquillages.

Cette œuvre appartint à François Humbert, orthopédiste à Morley (Meuse).