Paire de vases japonais

Ces deux grands vases sont entrés dans les collections du musée en 1933. En raison de leurs dimensions, de la qualité de leur décor et de la rareté de leur technique de fabrication, ils sont aujourd’hui les pièces majeures de la collection extrême-orientale.
Réalisés au Japon vers 1870 et destinés à l’exportation, ils illustrent l’influence mutuelle exercée par le Japon et l’Europe jusqu’au tournant du siècle et le goût de l’époque pour le « Japonisme ». Ils sont caractéristiques du phénomène d’adaptation des formes traditionnelles japonaises au goût occidental. Leur forme, la technique de la porcelaine laquée et les motifs, notamment les oiseaux en vol, sont présents dans l’ensemble des arts décoratifs japonais de l’époque. En revanche, la forme découpée de la collerette est occidentale. Le motif du dragon est un thème omniprésent en Asie, mais son application en relief sur les vases semble caractéristique des céramiques d’exportation japonaises.
La laque sur porcelaine est une technique développée au Japon où elle a été introduite à la fin du XVIIIe siècle. A l’origine, ce type de production était sans doute uniquement destiné à l’usage domestique. Très appréciés, les objets furent ensuite rapidement exportés en Europe. En 1867, l’Exposition Universelle de Paris présente neuf grands vases laqués, ornés d’un décor naturaliste en léger relief. Quelques années plus tard, l’Art Nouveau s’imprègne de cette technique et certaines manufactures de faïence, dont celle de Toul, commencent à produire des pièces laquées.