L’Éternel Printemps

Eternel printemps - Rodin

Domaine : Sculpture

Titre : L’Éternel Printemps

Auteur / Exécutant : RODIN Auguste

Date : 1884-1898

Matière et technique : Bronze

Dimensions : Longueur : 50.2   Largeur : 66   Hauteur : 32.3   Diamètre :   

Musée : Musée Barrois – Bar-le-Duc (55)

Numéro d'inventaire : Inv. 947.5

Descriptif

Bien que chantre de l’amour, Rodin en donne souvent une image tourmentée, voire destructrice. Ce n’est pas le cas ici : deux jeunes gens, dans toute la splendeur de leur jeunesse, échangent un baiser passionné. Sur une base rugueuse, la figure féminine est agenouillée et ses jambes occupent la plus grande partie des fondations. La silhouette masculine semble voler, les pieds au-dessus du sol. Les corps s’entrelacent, dans un exercice d’équilibre précaire et une combinaison de courbes et de contre-courbes. Les deux amants sont pris dans l’intensité d’un moment qui devient Éternité.

Sans doute conçu pour figurer sur La Porte de l’Enfer, grande entreprise de Rodin dans les années 1880, le groupe en est finalement écarté, jugé trop « heureux » au milieu des scènes tragiques qui constituent la Porte, inspirée par l’Enfer de Dante. Comme souvent, Rodin reprend ici des éléments d’œuvres antérieures : l’esprit du Baiser, et surtout le torse de la jeune femme, reprise directe du Torse d’Adèle, prolongé de bras, tête et jambes. Ce dernier, daté de 1882, est inspiré d’Adèle Abruzzesi, un des modèles favoris du sculpteur : il apparaît dans le coin supérieur gauche du tympan de La Porte de l’Enfer.

Exposé au Salon de 1897, L’Eternel Printemps est l’une des sculptures les plus acclamées de Rodin et l’un de ses grands succès commerciaux. Ce groupe conçu en 1884 est sans doute un écho de l’idylle vécue à la même époque entre l’artiste et sa jeune élève, Camille Claudel, qui venait de rejoindre son atelier. Il est également intitulé Zéphyr et la Terre et Cupidon et Psyché. La réduction du Musée barrois a été commandée à Gustave Leblanc-Barbedienne en 1898 parmi 33 exemplaires en bronze.