Les maraudeurs

Un soldat portant un fusil à l’épaule entraîne un cheval monté par une femme, présentée de dos et tenant un enfant. Deux autres soldats les suivent. Chaudron et volailles pendent à la selle du cheval, qui raidit sa patte pour ralentir l’allure dans la pente. Des épées et d’autres volailles sont à la ceinture des soldats. Les visages sont largement dissimulés. Deux chiens accompagnent la petite troupe en mouvement, ignorant l’observateur.
En plus de ses commandes religieuses, Jean Tassel traita de sujets profanes (diseuse de bonne aventure, scènes de foire…), dans l’esprit des bambochades initiées par le peintre hollandais installé à Rome Pieter van Laer (1599-1642) et reprises notamment par le jeune Sébastien Bourdon (1616-1671), présent à Rome en même temps que Jean Tassel. Au-delà de l’anecdote, le peintre a saisi un instant de vérité, celle de gens modestes qui passent sans un regard, inquiets du jour qui tombe et sans doute préoccupés du lendemain. Entre la tendresse de la mère et la lassitude des maraudeurs, Jean Tassel suggère aussi la rudesse de leurs existences.