Ensemble d’un décor de panneaux d’arabesques , pilastre

SP : 5 panneaux et 10 pilastres. Manufacture parisienne. Proviennent du décor d’une maison de Saillans dans la Drôme. Papier rabouté, fond mat, impression à la planche (22 couleurs pour les grands panneaux, 12 pour le panneau intermédiaire). Les années 1770 connaissent un nouvel épanouissement dans l’art décoratif du motif de l’arabesque, issu des grotesques antiques, redécouverts à la Renaissance et codifiés par Raphaël sur les murs des Loges du Vatican. Ce type de motif se caractérise sur le plan formel par sa construction axiale, par l’alternance de médaillons, de rinceaux et de vases fleuris et sur le plan iconographique par sa grande liberté d’inspiration, sans souci des contraintes d’échelle. Ces panneaux étaient posés sur le mur au-dessus d’un lambris (ici en stuc imitant le marbre noir et blanc} et surmontés d’une frise, ils se détachaient sur un fond de papier uni de couleur vert fin. Dans le cas présent, le même panneau comportait quatre figures différentes (dont deux ici reproduites), entre ces grands panneaux, dans un contraste fort et raffiné à la fois, s’intercalaient des panneaux intermédiaires, plus étroits, à fond noir. Les grandes manufactures parisiennes de papier peint, en plein essor à la fin du XVIIIème siècle, avaient fait de ce type de produit leur « haut de gamme », exporté en Europe et aux Etats-Unis: de nombreux exemplaires subsistent in situ, même si ce modèle n’a pas encore été retrouvé. Si la majorité de la production semble le fait de la Manufacture Réveillon et de ses successeurs Jacquemart & Benard, des rapprochements de détail avec des dessins et des gravures de Bélanger et de Dugourc permettent d’envisager une attribution à la Manufacture Républicaine où ces deux ornemanistes avaient partie prenante, l’on retrouve d’ailleurs dans l’inventaire de cette manufacture en 1794 « le grand arabesque et les quatre figures ».