Domaine : Beaux-Arts
Titre : Rêves et hallucinations.
Auteur / Exécutant : ERNST Max
Date : 1971
Matière et technique : Collage de fragments de gravure, de photographies et de réclames sur papier.
Dimensions : Longueur : Largeur : 29,4 cm Hauteur : 29,7 cm Diamètre :
Musée : Musée Unterlinden – Colmar (68)
Numéro d'inventaire : 90.1.1
Acquisition réalisée avec le soutien du Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées (État / Région Grand Est)
Descriptif
Le collage « Rêves et hallucinations » se caractérise par son aspect hétérogène. Max Ernst s’est plu à réunir des éléments d’origines diverses en forme de rébus. Des slogans publicitaires et la page du livre qui sert de support à l’ouvre rappellent que le collage entretient chez Max Ernst des passages avec l’écriture et la poésie. Par contraste avec les collages précédents, l’artiste ne cherche pas à masquer le travail de montage: il en accuse au contraire le côté manuel. Le titre de l’ouvre est emprunté à l’ouvrage du Docteur Schatzmann, publié en 1925, dont l’influence sur les surréalistes est notoire. Les surréalistes ne pouvaient qu’être particulièrement sensibles à l’une des thèses développées par l’auteur: « le rêve est une révolte contre la tyrannie de la raison ». Max Ernst porte son attention sur tout ce que la réalité peut comporter de fortuit et d’incongru. Il partage avec d’autres surréalistes la découverte « d’un nouvel imaginaire, celui de la rue, de la réclame ». A la différence de Braque et de Picasso, Max Ernst n’utilise pas la publicité pour ses qualités plastiques. Il l’intègre au nouveau langage poétique. La présence de ces vignettes publicitaires permet de rapprocher le collage du roman contemporain d’Aragon: « Le paysan de Paris ». Dans ce roman, souvent présenté avec «Nadia» comme l’un des «bréviaires de la sensibilité moderne», l’écrivain célèbre «le merveilleux quotidien, la mythologie de la rue, la lumière surréaliste des heures et des quartiers». Louis Aragon découvre l’oeuvre de Max Ernst lors de l’exposition de ses collages à Paris à la librairie «Au Sans Pareil» en 1921. Il est l’un des premiers à relever avec Breton l’évidente parenté entre les collages et l’écriture automatique. Le poète rend plusieurs fois hommage à Max Ernst et n’hésite pas à lui attribuer l’invention du collage. Signé, daté, et dédicacé à Louis Aragon au centre: «Max Ernst 26 pour LA.». Dédicacé à Sandra Danet en bas à droite: «Pour Sandra, ce jeune homme que je ne suis plus, l’année de mes quatre-vingts ans, en souvenir des temps où elle m’empêchait de dormir sans le savoir.» Aragon. Historique: ancienne collection Louis Aragon, collection Agathe Danet. Max Ernst: Brühl, 1891 – Paris, 1976.
Bibliographie
Spies Werner, « Collagen, Inventar und Widerspruch », dans le Catalogue de la rétrospective Max Ernst, Cologne, 1988 , Chapon François, « Collages : invention, subversion ou diversion ? », Bourges, 1999, p.12 , Lecoq-Ramond Sylvie, « Max Ernst (1891-1976), Rêves et hallucinations, 1926 », dans La Revue du Louvre et des musées de France, 1991, n°5/6, p. 88-90 , Lecoq-Ramond Sylvie et Béguerie Pantxika, « Le musée d’Unterlinden de Colmar », Musées et monuments de France, 1991, p.114 , Derenthal Ludger et Pech Jürgen, Max Ernst, Paris, 1992, p.141 , FRAM Alsace, Fonds Régional d’Acquisition pour les Musées 1981-1991, Ministère de l’Education nationale et de la Culture (DRAC Alsace)- Conseil Régional d’Alsace, 1992, p. 44-45, 254 , « Rapport moral pour l’année 1990 » et « Acquisitions 1990 », dans Bulletin de la Société Schongauer 1987-1992, Colmar, musée d’Unterlinden, 1993, p. 49, 183, ill.
Exposition
Auteur de la notice : S.L.R.
Musée Unterlinden – Colmar (68)
Musée de France

Place Unterlinden
68000 Colmar
Tél. : 00 33 (0)3 89 20 15 50
Site : http://www.musee-unterlinden.com
Accès
Desservi par une ligne régulière de bus / tramEn train/TER
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