Centre d'interprétation du patrimoine La Seigneurie - Andlau (67)

Vous commencerez votre visite par la découverte du territoire du Pays de Barr.

Entre montagne et plaine, un concentré d’Alsace

Au premier étage, dans l’ancienne salle d’apparat de l’hôtel d’Andlau, un vaste plan relief du territoire présente les trois grands paysages qui composent le Pays de Barr : la plaine d’Alsace, le piémont et le massif des Vosges. Partant de cette géographie physique, cette salle se propose d’aborder les ressources naturelles que sont la pierre, le bois et la terre, mais aussi les cultures associées à chaque « étage » du territoire.

La viticulture

Activité phare du Pays de Barr, la viticulture en marque fortement les paysages entre Strasbourg et Colmar. Un espace significatif y est de ce fait consacré, tant dans une perspective historique que dans le travail des viticulteurs, en présentant les travaux de la vigne tout au long de l’année, ou encore les huit grands crus qui font la fierté du Pays de Barr.

L’habitat traditionnel alsacien

La seconde moitié de ce premier niveau traite de l’habitat traditionnel en Alsace, les maisons à pans de bois, dites maisons à colombage. Elles témoignent de la manière dont l’homme a su tirer parti de son environnement et des ressources qu’il lui offre pour construire des maisons adaptées aux conditions climatiques changeantes, entre la plaine et la montagne.

En grimpant l’escalier à vis renaissance de la Seigneurie, on atteint le second niveau consacré aux patrimoines religieux à la découverte des différents cultes présents au Pays de Barr et des monuments qui leur sont consacrés.

L’organisation religieuse au haut Moyen Âge, le cas de l’abbaye d’Andlau

Cette organisation religieuse, notamment chrétienne, a engendré à partir du haut Moyen Âge une occupation du territoire dont nous sommes les héritiers. En effet, les paroisses ont évolué en villages puis en villes qui sont nos localités actuelles. Les communautés humaines ont cherché, à toutes les époques, à exprimer leur religiosité dans la pierre par la construction d’édifices de culte.

Partant de l’exemple de la fondation de l’abbaye d’Andlau en 880 par l’impératrice Richarde, la présentation propose aux visiteurs de découvrir les lieux de culte qui forment les monuments les plus anciens du territoire. Leur fréquente transformation, voire reconstruction au fil des siècles, reflète la croissance des communautés et les changements d’époques et de goûts. Cela a conduit à la formation d’un héritage d’une très grande richesse, véritable panorama de l’histoire de l’art alsacien.

L’art roman

L’art roman, largement représenté au Pays de Barr à travers des sites tels que l’abbatiale d’Andlau et la chapelle Sainte-Marguerite, est étudié dans un espace dédié à ce mouvement artistique majeur en Alsace, caractérisé par la multiplication des édifices religieux en pierre. Cette présentation aborde les édifices romans sous deux angles : leur structure, mettant en lumière la façon dont leurs voûtes de pierre sont conçues, ainsi que leur décor, comprenant sculptures, peintures murales et vitraux.

À côté de leur organisation religieuse, les communautés humaines s’organisent également politiquement. Ces formes d’organisation ont évolué dans le temps en passant de la société féodale médiévale à l’organisation républicaine qui est la nôtre. Là encore, ces institutions ont toutes cherché à matérialiser leur existence dans la pierre par d’édification de monuments, souvent d’ampleur.

Le château-fort, une création de la société féodale

La forteresse, produit de la société féodale médiévale, voit le jour vers l’an 1000, en réaction à l’effondrement de l’empire carolingien. Conséquence de l’affaiblissement durable d’un pouvoir central fort, il est la manifestation monumentale d’une société féodale dominée par les seigneurs où les guerres privées sont fréquentes. La réalité du paysage castrale alsacien ne se cantonnait pas aux puissantes forteresses dans les sommets des Vosges, tel le Haut Koenigsbourg, mais était bien plus présent en plaine au travers de sites généralement plus modestes, mêlant fortifications villageoises et habitat seigneurial.

L’habitat noble à la Renaissance : l’hôtel particulier

À la Renaissance, avec l’émergence des états modernes et le changement de mode de vie des seigneurs, les châteaux-forts sont remplacés par d’élégants hôtels particuliers. La Seigneurie, construite en 1582 pour les sires d’Andlau, en constitue un bel exemple. Les fouilles archéologiques réalisées à l’occasion de la création de notre Centre ont permis la découverte d’un ensemble d’objets qui témoignent du mode de vie d’une famille noble aisée alsacienne au XVIe siècle.

La Ville, histoire de l’émancipation des bourgeois

Parallèlement au pouvoir seigneurial, les bourgeois des villes qui cherchent à s’en affranchir, affirment dans la pierre leurs libertés conquises par la construction d’hôtels de ville monumentaux à partir du XVIe siècle. Ces institutions urbaines, nées au Moyen Âge, ont permis l’émergence de la Renaissance, dont ils sont des foyers actifs, et portent en germe nos institutions démocratiques actuelles.

Les institutions républicaines

Enfin, un dernier espace s’intéresse à l’organisation républicaine, née de la Révolution française. Celle-ci entraîne la construction de monuments abritant le siège des communes : les mairies. Là encore, le Pays de Barr, formé de 20 communes, nous offre un panorama de constructions, aux styles variés, allant du XIXe au XXIe siècle.